Interview : Véronique De Keyser - coordinatrice du Groupe socialiste à la commission des Affaires Etrangères du Parlement européen (PSE) et co-rapporteur pour le rapport sur la "Charte euro-latino-américaine pour la Paix et la Sécurité" de la commission des Affaires Politiques de Eurolat, qui sera discuté et voté à la IIIème Session Plénière de cette Assemblée.
Quel est le contenu essentiel de votre rapport et de la propre Charte Euro-Latino-Américaine pour la Paix et la Sécurité ?
L’ambition de cette Charte Eurolat pour la paix et la sécurité est très grande : il s’agit de doter le partenariat entre l’Europe et l’Amérique latine, déjà très avancé dans quantité de domaines, d’un instrument multilatéral contraignant, touchant aux questions de paix et de sécurité. Mais de le faire sans « esprit sécuritaire », en revisitant ces concepts de manière large. Rosario Green, sénatrice mexicaine du PRI et moi-même, qui suis eurodéputée socialiste belge, sommes parties d’un constat : dans un monde globalisé, les défis de sécurité sont partiellement communs. Ainsi, l’Europe comme l’Amérique latine doivent faire face à des risques similaires : le changement climatique, la drogue et le trafic d’êtres humains, la raréfaction des ressources énergétiques la pauvreté etc. Parfois ces risques recouvrent des réalités différentes d’un côté de l’Atlantique à l’autre mais souvent leur origine est la même : inégalités sociales, mauvaise gouvernance, changement climatique, corruption etc.. Pourquoi donc ne pas créer une synergie l’Europe et l’Amérique latine autour de ces questions ? Mais Rosario Green et moi-même avons voulu éviter le piège sécuritaire, qui aurait consisté à ne traiter que d’aspects sécurité et défense au sens classique : la lutte contre le terrorisme, la non prolifération d’armes de destruction massive, l’accentuation des aspects répressifs au détriment du préventif. Ces risques classiques ne sont pas éludés, mais ils ne tiennent pas tout l’espace politique. Nous présentons un rapport qui reflète une vision beaucoup plus large de la sécurité et un projet de Charte qui va jusqu’à inclure des actions conjointes en faveur de la durabilité sociale et écologique, en faveur de la réalisation des objectifs du millénaire par exemple ou de la sécurité alimentaire.
Quelle est la portée réelle de la Charte pour le Groupe socialiste ?
Pour les socialistes, il y a un intérêt majeur. L’Amérique latine est aujourd’hui un véritable champ d’expérimentation politique et économique. En pleine mutation elle décline le socialisme de façon plurielle. Le partenariat stratégique bi-régional devient donc une priorité politique et pas seulement une priorité économique ou culturelle. Et c’est vrai pour tous les socialistes européens : pas seulement pour ceux qui à cause de leur histoire nationale ont des liens historique avec cette région. Par ailleurs, il est très important aussi que les socialistes se saisissent de la question de la paix et de la sécurité, pour donner à ces concepts une inflexion propre. Habituellement, ce sont des chasses gardées de la droite. Je crois que les socialistes seront plus forts s’ils n’évacuent pas ces questions, s’ils s’en saisissent et démontrent à quel point ces questions sont liées au système politique, économique et social en place. Difficile par exemple de traiter d’éradication de la pauvreté, sans évoquer la corruption, la mauvaise gouvernance, voir à l’absence de redistribution des richesses !
Comment evalueriez-vous votre collaboration avec Rosario Green, sénatrice mexicaine du PRI et co-rapporteur latino-américaine pour ce rapport ?
Je ne connaissais pas personnellement Rosario Green avant ce rapport. Elle a donc été pour moi une découverte. Et nous avons tout de suite « accroché » et sympathisé. Nous avons, il me semble, une sensibilité politique très proche. C’est de plus une femme avec une personnalité forte, des idées claires, une méthode de travail rigoureuse. Elle a été et sera un relais très essentiel du futur de la Charte dans sa région. Une vraie chance pour nous.
Quel est le contenu essentiel de votre rapport et de la propre Charte Euro-Latino-Américaine pour la Paix et la Sécurité ?
L’ambition de cette Charte Eurolat pour la paix et la sécurité est très grande : il s’agit de doter le partenariat entre l’Europe et l’Amérique latine, déjà très avancé dans quantité de domaines, d’un instrument multilatéral contraignant, touchant aux questions de paix et de sécurité. Mais de le faire sans « esprit sécuritaire », en revisitant ces concepts de manière large. Rosario Green, sénatrice mexicaine du PRI et moi-même, qui suis eurodéputée socialiste belge, sommes parties d’un constat : dans un monde globalisé, les défis de sécurité sont partiellement communs. Ainsi, l’Europe comme l’Amérique latine doivent faire face à des risques similaires : le changement climatique, la drogue et le trafic d’êtres humains, la raréfaction des ressources énergétiques la pauvreté etc. Parfois ces risques recouvrent des réalités différentes d’un côté de l’Atlantique à l’autre mais souvent leur origine est la même : inégalités sociales, mauvaise gouvernance, changement climatique, corruption etc.. Pourquoi donc ne pas créer une synergie l’Europe et l’Amérique latine autour de ces questions ? Mais Rosario Green et moi-même avons voulu éviter le piège sécuritaire, qui aurait consisté à ne traiter que d’aspects sécurité et défense au sens classique : la lutte contre le terrorisme, la non prolifération d’armes de destruction massive, l’accentuation des aspects répressifs au détriment du préventif. Ces risques classiques ne sont pas éludés, mais ils ne tiennent pas tout l’espace politique. Nous présentons un rapport qui reflète une vision beaucoup plus large de la sécurité et un projet de Charte qui va jusqu’à inclure des actions conjointes en faveur de la durabilité sociale et écologique, en faveur de la réalisation des objectifs du millénaire par exemple ou de la sécurité alimentaire.
Quelle est la portée réelle de la Charte pour le Groupe socialiste ?
Pour les socialistes, il y a un intérêt majeur. L’Amérique latine est aujourd’hui un véritable champ d’expérimentation politique et économique. En pleine mutation elle décline le socialisme de façon plurielle. Le partenariat stratégique bi-régional devient donc une priorité politique et pas seulement une priorité économique ou culturelle. Et c’est vrai pour tous les socialistes européens : pas seulement pour ceux qui à cause de leur histoire nationale ont des liens historique avec cette région. Par ailleurs, il est très important aussi que les socialistes se saisissent de la question de la paix et de la sécurité, pour donner à ces concepts une inflexion propre. Habituellement, ce sont des chasses gardées de la droite. Je crois que les socialistes seront plus forts s’ils n’évacuent pas ces questions, s’ils s’en saisissent et démontrent à quel point ces questions sont liées au système politique, économique et social en place. Difficile par exemple de traiter d’éradication de la pauvreté, sans évoquer la corruption, la mauvaise gouvernance, voir à l’absence de redistribution des richesses !
Comment evalueriez-vous votre collaboration avec Rosario Green, sénatrice mexicaine du PRI et co-rapporteur latino-américaine pour ce rapport ?
Je ne connaissais pas personnellement Rosario Green avant ce rapport. Elle a donc été pour moi une découverte. Et nous avons tout de suite « accroché » et sympathisé. Nous avons, il me semble, une sensibilité politique très proche. C’est de plus une femme avec une personnalité forte, des idées claires, une méthode de travail rigoureuse. Elle a été et sera un relais très essentiel du futur de la Charte dans sa région. Une vraie chance pour nous.